Rappelez-vous ! Le chef-d’œuvre, apparu lors de la TVP de 2019, devait être l’occasion de confronter les élèves aux réalités professionnelles en passant par des mises en problème, des essais, des erreurs, des prises de risques, de la résilience, de la persistance, de l’endurance pour arriver à la réussite et la fierté du collectif. La promesse était belle : « œuvrer ensemble aux talents de chacun », synonyme d’excellence et de reconnaissance par les pairs. L’élève devait ainsi acquérir ce sentiment d’appartenance à une communauté professionnelle tout en développant des compétences et capacités transversales telles que : mémoriser, comprendre, appliquer, analyser, évaluer, créer, afin de traiter une situation professionnelle. Même le nom était révélateur, chef d’œuvre ! Ce dernier s’entendait comme le parachèvement d’une scolarité réussie.

Les inspecteurs martelaient à chaque équipe pédagogique que le chef d’œuvre était pluridisciplinaire se déployant sur deux années scolaires, prenant ancrage dans le champ professionnel de l’élève, valorisant à la fois la démarche dans le cadre d’un projet individuel ou collectif et s’illustrant dans une réalisation présentée dans un contexte événementiel. Il prenait place dans un cadre plus large, à caractère culturel, linguistique, historique permettant ainsi de développer et/ou de renforcer des compétences transversales et professionnelles. Bref, le chef d’œuvre qui incarnait la pédagogie de projet… mais qui n’était surtout pas un simple projet, mais davantage une démarche et une réalisation concrètes, était avant tout pluridisciplinaire.

Qu’en sera-t-il à la prochaine rentrée 2024 ?

Le chef d’œuvre n’est plus pluridisciplinaire et redevient par conséquent un simple projet. Il est donc totalement vidé de sa substantifique moelle. Ce projet fera l’objet d’un oral de projet fin juin dont les modalités restent encore à définir. Alors oui, si l’on se base sur son caractère pluridisciplinaire qui lui était consubstantiel, le chef d’œuvre dans la prochaine réforme n’est plus. Il sera bien mort à la rentrée 2024.

Mais le chef d’œuvre remplacé par un projet dans la réforme n’est pas pour autant définitivement enterré. Le ministère prône l’autonomie des établissements et la liberté pédagogique des équipes. Si le chef d’œuvre fait sens, et qu’il est porté par des équipes engagées, il pourra perdurer. Il ne sera donc plus obligatoire.

Non, le chef d’œuvre n’est pas mort, il est simplement en fin de vie. Certains établissements, surtout à caractère industriel, pour quelque temps encore, le feront vivre mais il est à gager que très vite il tombera dans l’oubli… faute de moyens afférents. La réforme à ce jour prévoit de récupérer 30 heures en terminale pour les redéployer sur d’autres dispositifs, comme le renforcement des enseignements généraux en groupes à effectifs réduits. Il n’y aurait désormais plus 108 heures dévolues à ce projet mais seulement 78 pour la première version ou dans la version deux plus que 50 heures en récupérant 58 heures. Réponse mi-décembre.

Adieu chef d’œuvre ! Vive le projet.

Leonardo D-V. (pas inspecteur, mais l'aurait volontiers été s'il avait connu le SI.EN UNSA)

 

Chef oeuvre

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