Des contes pour les élèves, des comptes pour le "partenaire" du ministère de l'éducation. Le ministre aurait-il oublié le devoir de neutralité commerciale qui doit prévaloir en milieu scolaire ?

 

De nombreux inspecteurs et enseignants ont été choqués du logo commercial ostensiblement affiché à l'arrière du livre de l'été 2011, "Neuf contes de Charles Perrault". La circulaire du 28 mars 2001, présentant le "Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire", est pourtant précise dans sa formulation :

I - Respect du principe de neutralité
Prolongement du principe d'égalité, la neutralité du service public impose aux autorités administratives et à leurs agents de n'agir qu'en tenant compte des exigences de l'intérêt général.
Le principe de neutralité du service public de l'éducation nationale, rappelé notamment par l'article L. 511-2 du code de l'éducation, s'entend aussi de la neutralité commerciale comme le souligne un jugement, aux termes duquel l'organisation d'un concours d'orthographe dans une école par un établissement bancaire contrevenait au principe de neutralité scolaire (2).
Les établissements scolaires, qui sont des lieux spécifiques de diffusion du savoir, doivent respecter le principe de la neutralité commerciale du service public de l'éducation et y soumettre leurs relations avec les entreprises.

Mais bien sûr, ce qui doit être respecté par les enseignants ne saurait concerner les élites qui nous dirigent ! Seuls les mauvais esprits peuvent voir ici de la publicité, quand il ne s'agit que de saluer l'investissement désinteréssé d'une grande compagnie pétrolière...

Quel bonheur dans ce cas que de pouvoir encore se ranger parmi ces "mauvais esprits" !

D'un autre point de vue, eu égard aux sommes que les inspecteurs versent chaque année aussi bien à ce généreux donateur qu'à l'Etat sous forme de taxes, ils peuvent allégrement considérer qu'ils auraient bien le droit d'apparaître eux aussi parmi les sponsors de cette opération. Ceci serait du reste d'autant plus justifié que bien souvent les supérieurs hiérarchiques locaux demandent auxdits IEN d'assurer la distribution de cet ouvrage... gracieusement bien sûr puisqu'à cette période de l'année les dernières gouttes du précieux liquide se sont évaporés depuis longtemps dans ce qu'un recteur appelait "les sables de la LOLF".

Curieux que les têtes pensantes du ministère n'aient pas songé à proposer l'allégorie de la grenouille parmi les contes choisis. Certes l'auteur n'est pas le même, mais la valeur éducative de cette métaphore n'eut pas manqué de sel...

Ce sera sans doute pour la prochaine fois, à moins qu'après les fables et les contes le ministre ne retiennent les maximes comme nouveau vecteur de lutte contre l'illettrisme. Inutile dès lors de chercher bien loin les contributeurs, ses collègues pourront fournir une source inépuisable de ressources énonciatives :

- Qui travaille plous n'amasse pas mousse...

- Bouclier bien dimensionné vaut mieux que bonne renommée...

... et bien sûr le célèbre :

- Un auvergnat ça va, mais à partir de trois... casse toi !

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