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Rappel des missions des inspecteurs :

Les inspecteurs de l'Éducation nationale veillent à la mise en œuvre de la politique éducative dans les classes, les écoles et les établissements scolaires, évaluent le travail des personnels enseignants, et inspectent les personnels enseignants.

Quelles missions pour les inspecteurs ?

Le monde d’aujourd’hui

Un système éducatif public et national où la conformité et la qualité de l’enseignement sont contrôlées et garanties par un réseau d’inspecteurs qui « veillent à la mise en œuvre de la politique éducative » et « évaluent le travail des personnels » par des visites d’inspection régulières en classe, seul moyen de connaître la réalité de ce qui s’y passe vraiment.
A ce titre, l'acte d'inspection est au cœur du pacte républicain, car c'est le seul moyen de garantir non pas l'uniformité d'un service, incompatible avec sa dimension humaine, mais sa qualité, son adaptation aux besoins des enfants et les régulations immédiates lorsque des dysfonctionnements sont constatés.
C'est cette évaluation régulière qui constitue pour les parents l'assurance que le service public répond bien aux besoins de leurs enfants et c'est ce constat qui permet de fonder des relations de confiance entre l'Ecole et les familles.

Le monde de demain

Des établissements autonomes où chaque chef d’établissement choisira ses professeurs, évaluera leur travail et leur prodiguera sanctions et récompenses, comme tout chef d’entreprise. En choisissant un établissement, les parents s’engageront à en respecter les règles, et en cas de désaccord pourront « librement » en changer.
En fonction notamment des spécificités de leur projet, les établissements pourront sélectionner leurs élèves afin de garantir l’homogénéité nécessaire à l’optimisation de la performance de l’entreprise, et naturellement exclure ceux qui ne répondraient pas aux critères de réussite attendus.
La qualité du service fera l’objet d’une évaluation régulière sous la forme d’études de marché et d’enquêtes de satisfaction associant clients (élèves et parents) et financeurs (élus locaux).
Afin de conduire cette démarche combinant auto-évaluation et évaluation externe, à la demande du chef d’établissement ou du responsable de la collectivité locale, des conseils méthodologiques pourront être apportés par des consultants.
Cette prestation restera toutefois assurée par l’Etat jusqu’à l’extinction des corps d’inspection. Mais le monde de demain… est déjà là !
Les inspecteurs ne font pratiquement plus de visites d’inspections en dehors de rendez-vous de carrière aux enjeux incertains. L’expérimentation du choix des enseignants par les directeurs d’école est programmée à Marseille. Des dispositifs d’évaluation des établissements copilotés par les élus locaux, associant élèves, parents, et partenaires sont en phase de déploiement, etc…

Certes le système éducatif n’est pas parfait, et présente même des défauts majeurs, en particulier son caractère fortement élitiste et son incapacité chronique à réduire les inégalités sociales… mais les mesures engagées ou envisagées ne sont absolument pas faites pour résoudre ces problèmes.
L’autonomie des établissements ainsi conçue va nécessairement renforcer la ségrégation en incitant chaque communauté éducative à développer son caractère propre pour bien se distinguer des autres dans une culture de l’appartenance au groupe privilégiant le repli sur soi plutôt que l’ouverture aux autres.
L’évaluation définie sur la base de critères locaux et non pas d’objectifs nationaux va placer les établissements scolaires dans une logique de marché et de concurrence où l’enseignement public grâce à ses « charter schools » pourra enfin se battre à armes égales avec l’enseignement privé.
Le choix et l’inspection des enseignants par les seuls chefs d’établissement vont générer au quotidien des relations hiérarchiques plus « efficaces » où le qualificatif de « patron » va enfin prendre un sens bien différent de sa connotation conviviale actuelle, renforçant la « performance » des comportements individualistes au lieu de développer les chimères du travail d’équipe.
La fin du collège unique c’est d’abord l’exclusion de tous ceux qui ne pourront pas y accéder vers des filières de relégation avec un apprentissage dès 14 ans qui leur permettra à 64 ans d’avoir 50 annuités pour bénéficier d’une retraite meilleure et moins à charge pour la collectivité car l’espérance de vie des ouvriers est très inférieure à celle des cadres.

Croire que cette forme de libéralisation va être bénéfique pour tous est un leurre. Le désengagement progressif de l’Etat de ses missions d’organisation, de contrôle et d’évaluation du système éducatif constitue un danger majeur pour notre société. Le risque est d’autant plus important que ces réformes s’opèrent à bas bruit, sous des prétextes anodins et au nom de valeurs universelles dont l’ambigüité peut donner l’illusion de progrès : la liberté, l’autonomie, la performance, la justice… sont autant de concepts dont la seule évocation ne suffit pas à garantir la pertinence du discours politique.

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