Dans le cadre et à l’issue de notre congrès de Lyon en novembre 2022, le SI.EN UNSA a choisi de faire figurer dans sa motion d’orientation les problématiques majeures des transitions sociétales qui constituent aujourd’hui le ferment du projet fédéral. Nous ne nous prétendrons en rien précurseurs dans cette approche, mais il nous semble clair que la question de la transition climatique, de la transition numérique et de la préservation des valeurs démocratiques sont devenues des axes de réflexion incontournables pour toutes les organisations syndicales. Nous pourrions dire que nous travaillons ces thématiques dans une situation d’urgence qui nous pousse aussi à réinterroger en profondeur les modèles sociétaux susceptibles de concourir à la construction de solutions ou, a minima, d’adaptations, tant il apparaît aujourd’hui qu’il est trop tard pour éviter certaines conséquences, si lourdes et cruelles soient-elles.

Bien évidemment, les valeurs et les stratégies de nos organisations syndicales s’accommodent plutôt bien avec des concepts comme la solidarité plutôt que le chacun pour soi, la coopération plutôt que la compétition, l’ouverture vers l’autre plutôt que le renfermement. Ces comportements sont précisément ceux que l’École prétend transmettre aux jeunes. Difficile dès lors de ne pas percevoir l’écart entre ces ambitions tournées vers l’avenir et les replis réactionnaires portés par le prétendu « choc des savoirs »… Entre les mesures de renforcement des clivages sociaux comme les groupes de niveaux, expression certes bannie des textes de l’éducation nationale mais concept qu’on sent encore bien présent dans les discours du premier ministre, la promotion du redoublement qui a fait preuve par le passé de son inefficacité et même de sa nocivité pour les élèves les plus fragiles, ou encore l’uniforme dont on peut se demander s’il n’est pas davantage le signe d’une soumission subie que d’une adhésion acceptée aux valeurs de la République, nous avons certes quelques bonnes raisons d’être inquiets…

Une mesure de ce panel hétéroclite mérite cependant notre intérêt. Je veux parler de la labellisation des manuels… Avec une telle usine à gaz, impossible de ne pas remercier nos hauts responsables de la DGESCO qui cherchent manifestement une solution à la crise énergétique !

Eh oui, goujats récriminateurs que nous sommes, nous ne reconnaissons pas à leur juste valeur les efforts de ceux qui cherchent à économiser les nôtres ! Pourquoi nous fatiguer à penser l’acte éducatif quand nous n’avons qu’à appliquer comme des décérébrés les recettes imaginées par des penseurs bornés, mais se reconnaissant et se congratulant entre eux ?

Le goût de taquiner ? Peut-être… A moins que ce ne soit tout simplement la légitime fierté de ceux qui savent encore ce que sont des élèves et qui consacrent leur vie et leur énergie à construire des solutions pédagogiques adaptées plutôt que d’appliquer un prêt à penser qui formate les individus au lieu de les aider à s’émanciper.

Bon, je sens que je ne vais pas tarder à me faire rappeler à l’ordre pour cause de bavardage excessif donc je préfère m’auto-censurer… Enfin presque, car j’ai encore un tout petit message à faire passer. Petit message, mais grand merci à Frédéric et à son équipe qui ont su fédérer avec brio et efficacité le bel habit d’arlequin que constituent tous les syndicats de l’UNSA Education. J’ajouterai un dernier mot et promis : ce sera le dernier… Il y a toujours un dernier quelque chose et, pour moi, ce congrès de Nantes est le dernier congrès de la fédération auquel je participe en tant que secrétaire général du SI.EN UNSA. Alors en toute simplicité et du fond du cœur, amis d’un jour ou de toujours, un immense merci à chacune et chacun pour les merveilleuses années que j’ai passées grâce à vous !

Ensemble au sein de la fédération

et de notre union,

 avec son secrétaire général,

Laurent Escure

Un grand merci à Frédéric Marchand...

et bienvenue à Morgane Verviers !