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Quel désagréable sentiment d’impuissance devant des événements qui paraissent étrangement se fondre dans une même alchimie mettant en péril notre société démocratique !

On pense naturellement aux frappes terroristes qui viennent de toucher Paris et pour lesquelles on sent bien que le risque zéro n’existe pas, quels que soient les discours de ceux qui disent qu’on n’a pas été suffisamment prévoyant comme de ceux qui assurent que tout sera fait désormais pour les éviter… car ce terrorisme échappe au discours rationnel et se nourrit des illusions portées par des gens qui sont persuadés de mener un combat juste, seul capable de résoudre les problèmes d’un monde qu’ils jugent perdu.

On pense aussi à la montée en puissance d’un parti extrémiste que rien ne semble pouvoir arrêter tant les solutions qu’il propose paraissent simples et évidentes aux yeux de ceux qui ont de plus en plus de mal à appréhender la complexité du monde dans lequel nous vivons. Nos savons bien par exemple que ce parti ne peut en aucun cas résoudre le problème majeur du chômage par une fermeture des frontières et un rejet des étrangers comme il le propose mais notre discours rationnel se heurte au scepticisme et à l’incompréhension de ceux qui considèrent que les partis républicains ayant échoué, il faut bien essayer autre chose.

De la même façon que nous devons réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour ne pas laisser certains de nos concitoyens tomber dans les filets des sirènes terroristes, il nous faut nous interroger sur notre impuissance à opposer un discours crédible aux sirènes extrémistes.

Le problème c’est que la rationalité de nos arguments ne peut fonctionner que dans un climat de confiance qui est le fondement de nos institutions démocratiques pour ne pas laisser le champ libre à des comportements par nature irrationnels comme le sont les réflexes sécuritaires et xénophobes.

Or il y a eu depuis quelques années une conjonction exceptionnelle de facteurs qui ont contribué à nourrir la défiance dans un contexte économique particulièrement difficile.

 A droite, la multiplication des affaires a discrédité le principal parti d’opposition au point de l’obliger à changer de nom en essayant de se rassurer sur son caractère « républicain ».

A gauche, des forces politiques rêvent toujours d’un grand soir révolutionnaire et consacrent toute leur énergie à jeter l’anathème sur un pouvoir accusé inlassablement de trahison.

Les uns comme les autres ne cessent chaque jour de proclamer dans les medias que toutes les difficultés que nous connaissons ont des solutions simples et que le pouvoir échoue par manque de volonté autant que par manque de compétence.

C’est sur ce terreau démagogique que pousse inéluctablement le rejet des partis républicains, ouvrant une réelle perspective pour un parti extrémiste d’accéder démocratiquement au pouvoir, comme cela s’est déjà passé en Allemagne il y a un peu moins d’un siècle.

La déflagration risque d’être bien plus douloureuse et plus profonde que celle produite par des attaques terroristes, aussi terrifiantes soient-elles.

L’état d’urgence nous permettra peut-être dans l’immédiat d’éviter de nouveaux actes barbares, mais face au risque d’un dérapage de notre démocratie, quelles mesures d’urgence allons-nous prendre, chacun à notre niveau, dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les associations, dans les collectivités, dans notre bulletin de vote… pour ne pas rester spectateurs d’un désastre annoncé ?

C’est de notre responsabilité de simple citoyen, et ces quelques lignes n’ont d’autre ambition que celle d’y apporter une modeste contribution en essayant de comprendre ce qui semble nous dépasser...

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