Réagissant aux multiples témoignages remontant des établissements, le SI.EN s'adresse à la DGESCO et à l'inspection générale pour tirer la sonnette d'alarme.

Mise à jour le 22/02/2014 : réunion intersyndicale à la DGESCO le 5 mars

Voici le message que nous avons adressé à nos interlocuteurs :

Monsieur le directeur de la DGESCO,

Monsieur le DOYEN de l'Inspection Générale de l'Education Nationale,

Le bureau national du SIEN-UNSA s’est réuni les 16 et 17 décembre 2014. Dans ce cadre, les membres représentant le secteur ET/EG ont abordé plusieurs problématiques et en particulier le BAC Gestion-Administration.

Nous réaffirmons que nous (étions) sommes favorables à la création de ce diplôme en lieu et place des deux baccalauréats Comptabilité et Secrétariat. Le référentiel d’activités professionnelles et le référentiel de compétences sont à notre avis bien construits. De plus, l’insertion professionnelle existe pour ce diplôme.

(Par contre) En revanche, nous sommes inquiets de sa mise en œuvre ainsi que des modalités de certification. Les collègues inspecteurs remontent du terrain des constats ainsi que différents problèmes évoqués par les équipes pédagogiques.

Les équipements et applications nécessaires à la mise en œuvre de ce diplôme sont apparemment souvent inexistants ou défectueux. Les équipes sont dans l’impossibilité de les mettre en œuvre ou contraintes d’utiliser d’autres outils, ce qui est dommageable pour les élèves.

 Sur le plan de l’évaluation, aussi bien pour le baccalauréat que pour le diplôme intermédiaire, les inspecteurs constatent dans les établissements que les professeurs sont accaparés par des considérations d’ordre administratif ce qui les empêche de se consacrer pleinement à l’aspect pédagogique de l’évaluation des compétences professionnelles.

 Les inspecteurs constatent également que l’évaluation des fiches d’activité renseignées par les élèves manque cruellement de sens. Nous considérons que les productions professionnelles devraient être évaluées sans avoir recours à un système de fiches.

 De plus, les élèves sont la plupart du temps dans l’incapacité de décrire avec un vocabulaire approprié les activités réalisées. La description de la tâche par l’élève est de ce fait d’un niveau simpliste, ce qui risque d’ôter tout crédit au baccalauréat et dans une moindre mesure au diplôme intermédiaire.

 Nous sommes donc inquiets. Certaines équipes pédagogiques apparaissent excédées par cette rénovation et s’en sont plaintes à leur inspecteur. C’est pourquoi notre organisation vous alerte par la présente. Nous pensons donc qu’il est nécessaire et urgent de prévoir des aménagements substantiels à la mise en œuvre de cette rénovation ainsi qu’aux modalités de certification.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Plusieurs réactions de collègues nous ont conduit à rédiger une mise au point que vous trouverez ci-dessous

Le texte que le SIEN adressé concomitamment à la DGESCO et à l’inspection générale, mis en ligne sur notre site et repris parfois de manière parcellaire par d’autres organismes, a suscité un certain émoi chez des collègues inspecteurs.

Il nous parait donc nécessaire de repréciser un certain nombre de points.

Le SIEN a été et est toujours favorable à la réforme du baccalauréat professionnel gestion Administration. Comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises, les référentiels sont, à notre sens, bien construits et le profil de poste permet l’insertion professionnelle au niveau 4.

Cependant, de nombreux inspecteurs dans plusieurs académies nous ont fait remonter de sérieuses difficultés dans la mise en œuvre de cette réforme. Les équipements, les outils, les procédures d’évaluation, la formation des enseignants constituent des obstacles qui doivent être pris en compte pour que le projet aboutisse de manière pérenne.

Ces éléments qui posent problème aux équipes apparaissent en certains lieux comme des freins puissants dans la mise en œuvre de la rénovation. A contrario, d’autres témoignages montrent que dans des contextes plus favorables la réforme obtient une bonne adhésion des équipes d’enseignants et peut constituer une opportunité d'innover dans les pratiques avec une réelle liberté pédagogique.

Notre rôle d’organisation syndicale de cadres responsables est d’alerter notre hiérarchie et nos partenaires des problèmes rencontrés sur le terrain, seule démarche pertinente pour que ceux-ci soient traités rapidement afin de faciliter l’intégration de ce diplôme sur la totalité du paysage éducatif national.

Le SI.EN a donc joué pleinement son rôle en avertissant des difficultés qu’il serait dangereux de masquer. Nous ne pratiquerons jamais la politique de l’autruche en disant que tout va bien partout. Notre alerte était légitime et nous nous réjouissons qu’elle provoque des réactions. Nous nous en ferons l’écho sur notre site et engageons tous ceux qui souhaitent s’exprimer sur cette question à le faire dans le respect de chacun.

Le SI.EN est un syndicat réformiste et responsable, membre d’une fédération tout aussi responsable. Pointer des risques et des dysfonctionnements n’est pas remettre en cause les reformes mais au contraire veiller à ce qu’elles puissent être correctement mises en œuvre.