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Le jeudi 7 mars 2019, le SI.EN-UNSA a été reçu par la DGESCO, dans le cadre de la consultation sur les projets de programmes des enseignements généraux de la voie professionnelle.

Rencontre avec la DGESCO dans le cadre de la consultation sur les futurs programmes de la voie professionnelle

Le SI.EN UNSA était représenté par Elisabeth Jardon, secrétaire générale adjointe chargée du secteur second degré.

A cette réunion participaient pour la DGESCO madame Ghislaine DESBUISSONS, IGEN, Responsable de la mission de l’accompagnement et de la formation, madame Catherine VIEILLARD, Sous-directrice des lycées et de la formation professionnelle tout au long de la vie et monsieur David MULLER, Adjoint au chef du bureau des contenus d’enseignement et des ressources pédagogiques.
Le SNPI-FSU était représenté par Eric NICOLLET.
Le SNIA-IPR et le SIA, invités, n’étaient pas présents.


En préambule, madame DESBUISSONS a rappelé que la consultation s’était close la veille, soit le mercredi 6 mars 2019.
Elle a ensuite laissé la parole aux organisations syndicales.


Le SI.EN-UNSA s’est exprimé en premier lieu.
Nous avons tout d’abord tenu à souligner le délai très serré quant à la consultation des IEN, puisque nous ne disposions que de quinze jours entre la demande et la remontée des remarques.
Nous nous sommes félicités de la prise en considération des propositions faites au conseil supérieur des programmes de considérer tant une logique curriculaire que le continuum collège – lycée. Nous avons encore une fois regretté que les contenus des programmes de la voie technologique ne soient pas rédigés en cohérence et en complémentarité avec ceux de la voie professionnelle, ce qui aurait véritablement contribué à faire de cette voie une voie d’excellence.
De façon générale, les préconisations du CSP aux groupes d’élaboration des programmes ont été plutôt suivies.
Ainsi, l’incitation à la mise en œuvre de projets collaboratifs et interdisciplinaires est le plus souvent présente dans les programmes. Des pistes de travail avec les enseignements professionnels sont indiquées, dans l’objectif de placer les apprentissages en lien avec le réel. Nous nous sommes interrogés sur la raison de ces pistes en Langues et en Economie, si cet espace dédié à la co-intervention n’est pas prévu, voire impossible…
Le SI.EN a déclaré adhérer au projet d’articulation entre les diverses disciplines pour faire sens.
Toutefois, il nous semble important d’être vigilants, afin de ne pas aboutir à des enseignements généraux uniquement contextualisés voire inféodés aux spécialités professionnelles.
Les programmes sont pour la plupart construits dans la continuité CAP/BAC PRO avec une architecture souvent semblable et en lien avec les acquis du cycle 4, ce qui est pertinent.
Ces programmes sont allégés (et fort heureusement, au vu de la réduction parfois importante des horaires dédiés, notamment pour les Langues vivantes, dont les chefs d’établissement disent qu’elles sont sacrifiées !) mais ils manquent parfois de clarté. En effet, selon les disciplines, les progressions et la progressivité sont parfois assez floues voire inexistantes. Certes, la liberté pédagogique des enseignants permet l’innovation mais ceux-ci réclament majoritairement un accompagnement. Gageons que les documents annexes le permettront.
Nous avions précédemment évoqué la nécessité de consolider des programmes ambitieux. Toutefois, l’ambition d’une approche culturelle et citoyenne interroge, notamment en Français, en Histoire-Géographie et en Langues, où l’ambition de faire partager un patrimoine commun autour d’œuvres littéraires marquantes et l’ouverture culturelle recule parfois, au profit du seul développement professionnel et personnel de l’élève. Des thèmes fondamentaux tels que la lutte contre les stéréotypes, la place des femmes dans les diverses sociétés ou, pour les CAP, les aspects sociaux et culturels de l’histoire contemporaine de la France manquent cruellement dans ces programmes.
Qu’en est-il de la poursuite d’études face à des élèves sortant de la voie générale et technologique et souvent mieux formés en la matière ? La culture, la maitrise de la langue et des langues doivent rester centrales dans les parcours de formation des apprenants pour l’apprentissage de la citoyenneté, pour être un réel levier à l’employabilité, un moteur pour la poursuite d’études et contribuer au rayonnement de la voie professionnelle française à l’international.
On peut regretter cette ambition qui est pour certaines disciplines vue à la baisse en Bac pro mais qui, pour d’autres ne permet pas une mise en œuvre facilitée, du fait de la réduction horaire.
Pour les CAP, on peut s’interroger sur la présence de thèmes ou notions parfois trop complexes, notamment en Français et en Histoire-Géographie.
En revanche, nous saluons l’acquisition de compétences générales et d’une culture spécifiquement numérique. Il s’agit sans doute d’aller encore plus loin dans certains programmes qui ne s’appuient que sur les pratiques existantes. Pour que la France soit compétitive sur la scène internationale.
Concernant la co-intervention, nous regrettons que notre proposition de l’étendre à toutes les disciplines n’ait pas été entendue. Les Langues vivantes, par exemple, avaient déjà pour habitude de travailler en lien avec l’enseignement professionnel, que ce soit dans le cadre des modules, des PPCP, de l’AP ou des EGLS. Comment ouvrir les établissements et leurs acteurs à l’Europe et à l’international, comment préparer les élèves aux PFMP à l’étranger, sans temps suffisant pour maitriser les Langues étrangères ? Pourquoi ne pas les faire bénéficier de cette co-intervention LV/EP qui est pourtant aujourd’hui plus légitime que jamais, dans la plupart des filières ? De surcroit, sans préconisation forte du ministre, comme il l’a fait pour le Français et les Maths-Sciences, la consolidation des acquis, l’accompagnement personnalisé risquent encore fort d’être attribués de préférence à ces deux dernières disciplines.
Il faut savoir que ce qui est vécu comme une injustice par les équipes commence à créer des foires d’empoigne au sein de certains établissements où chacun cherche à tirer à lui les heures d’enseignement.
De plus, cette co-intervention, l’interdisciplinarité (entre autres pour l’accompagnement à la réalisation du chef-d’œuvre) nécessiteront la mise en place d’une formation intense et intensive pour créer une culture commune basée sur la connaissance, l’échange, la compréhension et la mutualisation des pratiques pédagogiques de chacun. Tout cela afin de proposer des séances qui ont du sens pour la formation professionnelle des jeunes.
Nous rappelons que l’une des clés de la réussite de la mise en œuvre de la co-intervention réside dans l’instauration d’un temps dédié à la concertation, nécessaire pour construire le travail collectif et mettre en œuvre l’interdisciplinarité comme pédagogie de lien. Ces temps pour la différenciation, pour l’accompagnement nécessitent un temps de préparation important, si l’on veut fournir un travail de qualité.
Concernant l’évaluation, le SI.EN-UNSA avait proposé, pour des élèves pleinement acteurs de leurs apprentissages, leur auto-évaluation à l’aide de portfolios de compétences. Nous regrettons que ceci n’ait pas été systématisé.
Nous insistons enfin sur l’urgence de modalités d’examen qui soient simplifiées par rapport à l’existant. Proposer par exemple une épreuve ponctuelle d’Histoire-Géographie à des élèves de CAP parfois en difficulté scolaire parait peu opportune au regard du public que l’on accueille majoritairement. Il importe avant tout de les faire progresser sur 1, 2 ou 3 ans plutôt qu’atteindre un niveau donné.
Pour terminer, nous indiquons qu’une vision de l’ensemble des programmes au-delà de la seule seconde, permettrait aux corps d’inspection la mise en place d’une formation efficiente et holistique donc cohérente des équipes.

Le SNPI s’exprime ensuite en précisant que, en raison du calendrier trop contraint, il lui a été impossible de préparer une synthèse des avis des adhérents.
Il souligne son adhésion aux propos tenus par le SI.EN et salue le travail des groupes d’élaboration des programmes, qui ont également pâti d’un calendrier trop contraint. De ce fait, envisager une progression sur un cycle de formation est impossible du fait du projet de certaines disciplines uniquement sur le programme de seconde.
Le SNPI s’interroge comme le SI.EN sur la mise en œuvre de ces programmes avec des horaires diminués. Ceci questionne sur l’accompagnement des enseignants et des moyens qui seront alloués aux IEN, notamment pour l’accompagnement à la co-intervention.
Tout comme le SI.EN, le SNPI regrette que cette co-intervention ne soit pas ouverte à toutes les disciplines, ce qui marque une régression par rapport aux EGLS.
Enfin, le SNPI s’interroge quant aux équipements nécessaires à des usages transversaux innovants du numérique, les établissements étant souvent mal équipés.


Les trois représentants de la DGESCO répondent ensuite aux interrogations des organisations syndicales.
Madame DESBUISSONS précise qu’un travail est conduit en lien avec les IGEN, pour l’élaboration de documents d’accompagnement et de ressources qui devraient être proposés en ligne, avant l’été. Ceux-ci seront faciles d’accès et aisément identifiables, avec des codes couleur correspondant aux types de documents.
Les vadémécums sont publiés peu à peu, pour le public enseignant mais également pour les personnels d’encadrement. La lecture en est volontairement simple et les contenus seront régulièrement enrichis.
Pour information, la réalisation du chef-d’œuvre devrait s’accompagner d’une pondération de la note pour les disciplines concernées par chaque projet.
Une deuxième vague de vadémécums devrait être prochainement à disposition, sur les modules de terminale et sur le développement de l’apprentissage.

Monsieur MULLER évoque ensuite les remontées de la consultation, plutôt bien accueillie. Il précise quelques exemples d’avis récurrents, tel le fait que les deux programmes de CAP et de Bac pro soient assez proches en Arts Appliqués. De façon générale, la présence en Lettres d’un seul objet d’étude en terminale questionne les divers acteurs. En Langues vivantes, les tableaux de descripteurs sont appréciés. Enfin, la continuité collège-lycée en EPS est appréciée.

En réponse aux interrogations du SI.EN-UNSA quant à la participation des Langues vivantes à la co-intervention, madame VIEILLARD nous informe de la possibilité pour les Langues d’en bénéficier, en s’appuyant sur le volume-horaire professeurs. La co-intervention a été clairement affichée en Français et Maths (ou Maths-Sciences) afin de la rendre obligatoire. Une note de service devrait être publiée le 21 mars prochain, indiquant cette possibilité pour les Langues vivantes. Cette note de service devrait également préciser que les premières heures dédiées à la co-intervention devraient être réservées à l’organisation de cette modalité par les enseignants, à hauteur de 8h environ.
Madame VIEILLARD indique encore l’ouverture du dossier des épreuves de CAP, avec le CSE.


Les représentants de la DGESCO nous indiquent enfin le calendrier afférent à ces programmes définitifs.
Après un travail au sein du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), ceux-ci devraient être publiés durant la première quinzaine d’avril.


Une journée banalisée a été demandée aux recteurs d’académie, afin que les équipes travaillent en établissement, en lien avec les corps d’inspection, à la mise en œuvre de la transformation de la voie professionnelle.
Nous précisons que cette préconisation n'est pas encore appliquée dans certaines des académies.


Enfin, une captation vidéo a été opérée de manière systématique lors des divers séminaires du PNF, ce dont les corps d’inspection pourront s’emparer pour l’accompagnement des équipes. Celles-ci devraient sous peu être proposées en ligne.


La réunion se termine à 12h.

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