Fatigue travail

La perspective de la réouverture des écoles et des établissements scolaires pose de redoutables problèmes organisationnels et de très nombreux collègues demandent au SI.EN de préciser la conduite à tenir. 

 Réouverture des écoles et des établissements scolaire, des inquiétudes pesantes

Le problème est que les attentes sont très contradictoires d’un territoire à l’autre. Certains voudraient plus de souplesse, d’autres préféreraient au contraire plus de précision dans les consignes de la hiérarchie. Certains considèrent qu’il y a urgence à reprendre, d’autres auraient préféré qu’on attende septembre… Au bout du compte, tout le monde se retrouve sur un point commun, le mécontentement, mais pour des raisons diamétralement opposées !

Dans ce contexte, le SI.EN s’attache à quelques règles simples :
- éviter que les IEN soient en situation de surcharge de travail
- les préserver de toute situation potentiellement problématique au plan des responsabilités.

Cette perspective de réouverture des lieux d’enseignement pose particulièrement problème dans le premier degré. Ceci s’explique toujours pour la même raison : l’étrange (et ici on pourrait même dire « l’impossible ») mariage entre la fonction d’inspection et celle de direction. C’est en effet ce qui explique que l’IEN du premier degré soit sollicité par les directeurs d’école ou par les élus locaux pour répondre à des questions qui ne relèvent en rien de ses responsabilités. Elles dépassent même souvent son niveau de compétence et répondre à ces demandes n’est pas sans risque. Si un inspecteur « valide » des éléments réputés susceptibles de garantir des conditions sanitaires acceptables, cette décision pourrait lui être reprochée en cas de contamination.

Le conseil, qui peut aussi être vu comme une consigne syndicale, est clair : les IEN n’ont en aucun cas à se prononcer sur le le respect du protocole sanitaire. S’ils ont un doute ou s’ils sont saisis par une école de ce qui pourrait être perçu comme un dysfonctionnement par rapport à la sécurité des élèves, il leur appartient d’alerter le maire et l’IA-DASEN. La situation est à traiter comme n’importe quel problème affectant la sécurité au sein d’un établissement.

La responsabilité des inspecteurs porte sur les dispositifs pédagogiques mis en place (répartition entre présentiel et distanciel, respect des priorités fixées au niveau national en matière d’accueil et de contenus d’enseignement, mobilisation des enseignants présents ou exerçant à distance, évaluation des dispositifs mis en place…). Cette mission suffira largement à nous occuper ! Elle s’inscrit précisément dans notre champ de compétence et de responsabilité ; elle est en outre indispensable pour garantir une certaine utilité à la réouverture des lieux d’enseignement. Bien évidemment, cette démarche aura plus d’efficacité et sera plus aisée à mettre en oeuvre si nous travaillons collectivement plutôt que de manière isolée.

Le SI.EN UNSA se tient à la disposition des tous les inspecteurs qui feraient l’objet de pression locales, quelles qu’en soient l’origine, pour dépasser leur champ de compétence et de responsabilité de quelque manière que ce soit. A titre d’illustration, on peut voir le courrier que nous avons adressé au ministre pour dénoncer ce genre de pression.

Par ailleurs, nous rappelons que nous refusons de passer notre temps à remplir des enquêtes diverses et variées pour rendre compte en permanence de ce qui se passe sur le terrain. Nous concevons l’importance pour le ministère et les autorités académiques de disposer d’informations, mais ceci ne justifie en rien le caractère tatillon et quasi obsessionnel ! Faire remonter des informations du terrain relève de notre mission, passer notre temps à remplir des tableaux, non !