Visio conference

Dans le cadre de ses rencontres avec les organisations syndicales, le ministre a prévu un temps d’échange consacré aux inspecteurs, le 26 mars.

 Visioconférence avec le minsitre de l'Education : les inspecteurs face au Covid-19

Les participants à la rencontre étaient Frédéric Marchand, pour l’UNSA Education, Christian Champendal pour le SNIA-IPR et Patrick Roumagnac pour le SI.EN. Le ministre était accompagné d’un représentant du cabinet, du DGESCO et du DGRH.

La visioconférence a duré une heure et a permis aux représentants des inspecteurs de faire un point assez complet sur le vécu de nos collègues dans cette période de crise sanitaire.

Dans un premier temps, le ministre a salué la très belle mobilisation de tous les inspecteurs pour répondre aux enjeux spécifiques du moment. Il a souligné que deux missions étaient prioritaires : la continuité pédagogique et l’accueil des enfants de soignants.

Dès cette introduction, apparaît en filigrane l’idée selon laquelle la question des enquêtes ne serait pas prioritaire. Le ministre est revenu sur cette difficulté qui perturbe fortement le travail que les inspectrices et les inspecteurs de toutes spécialités s’efforcent de mettre en œuvre. Nous avons ainsi fait observer qu’en certaines académies la demande de la hiérarchie locale était à la fois pressante et déplacée dans sa forme. Le ministre s’est dit choqué de savoir qu’en certains lieux des questionnaires faisant état du nombre de « décédés » étaient diffusés. Il estime que ces documents de synthèse sont certes importants et que le ministère aura à rendre compte de son action et de sa préoccupation pour tous ses personnels, cependant il assure qu’il faut faire preuve ici d’esprit de finesse et non d’esprit de géométrie. Il insiste en outre sur la bienveillance extrême qui doit prévaloir en cette période difficile pour tous ; les inspecteurs doivent bénéficier de cette bienveillance pour travailler de manière sereine, ce qui leur permettra de communiquer la même sérénité en direction des enseignants.

Nous précisons au ministre que ce positionnement nous rassure, mais, ainsi que nous l’avons dit aux représentants de son cabinet, nous continuons à observer des dérives locales. Le ministre nous engage dès lors à ne pas hésiter à l’alerter si de telles difficultés perduraient, cependant il nous indique qu’il interviendra sur ce point dans le cadre d’une des visioconférences qu’il entretient avec les recteurs.

 Le SI.EN UNSA appelle donc ses adhérents et tous les inspecteurs qui acceptent de lui faire confiance à se concentrer sur leurs missions fondamentales et à trouver des modalités adaptées pour faire remonter les informations pertinentes à leur hiérarchie, en refusant tout systématisme qui mène à la confusion entre gestion humaine et bureaucratie étroite. N’hésitez pas à nous faire remonter les difficultés, mais pensez surtout que c’est en faisant preuve de solidarité et de fermeté qu’il sera possible de s’opposer à des contraintes excessives et inutiles posées par la hiérarchie locale. C’est tous ensemble que nous devons refuser toutes les formes de caporalisation quelles qu’en soient les origines.

Pour ce qui a trait à la continuité pédagogique, nous faisons observer qu’il y a souvent une confusion avec une forme d’enseignement à distance. Cette ambiguïté est malheureusement entretenue dans les discours ministériels repris par les recteurs. Organiser la continuité pédagogique, c'est permettre à chaque élève de poursuivre ses apprentissages sans rupture pénalisante dans le contexte sanitaire contraignant que nous connaissons. Si elle mobilise l’ensemble des acteurs de la chaîne éducative, elle suppose une implication forte des enseignants et une coordination par les corps d’encadrement.
Sa mise en œuvre est facilitée par l’utilisation du numérique, cependant elle doit aussi faire appel à d’autres supports. La mutualisation et les échanges entre les personnels impliqués sera un gage de l’efficacité globale du dispositif. L’objectif de cette démarche n’est donc pas centré sur l’acquisition de nouvelles connaissances, or c’est souvent ce qui se passe, et ce tout particulièrement dans les classes à examens.

La mobilisation des ressources informatiques fait aussi ressortir le retard du premier degré en matière d’équipement et de services. Elle met surtout en évidence la fracture sociale qui rend la situation des plus dangereuses pour les élèves les plus fragiles qui cumulent souvent toutes les difficultés : manque d’équipement, faibles possibilités d’assistance familiale pour accompagner les activités scolaire, distance symbolique par rapport à l’École qui n’est pas toujours vue comme un facteur d’insertion et de réussite sociale.

Il appartient donc aux inspecteurs d’aider les enseignants à mettre en place la continuité pédagogique en veillant à ne pas creuser les écarts entre les jeunes. Les ressources sont abondantes, toutes ne sont pas de qualité équivalente. Le principe de la liberté pédagogique n’est nullement remis en cause en cette période, cependant il convient d’apporter aux enseignants toutes les informations qui leur permettront d’opérer des choix éclairés dans les activités qu’ils proposent et dans les modalités qu’ils mettent en œuvre pour maintenir la relation à leurs élèves. Le contact entre les enseignants et les familles, ou les élèves, apparaît comme une solution incontournable pour entretenir la relation des jeunes à l’École.

Interrogé, le ministre indique qu’il n’est nullement question, à ce jour, de remettre en cause le principe des vacances de printemps qui permettront à tous, élèves et personnels, de marquer une pause salutaire. Il ajoute toutefois que ces vacances pourront être en partie studieuses pour les élèves préparant des épreuves diplômantes. De la même manière, les vacances d’été devraient être préservées, même si des modules de rattrapage pourraient être envisagés pour permettre à tous les élèves d’aborder sereinement l’année scolaire à venir.

Pour la prise en charge des enfants de soignants, le ministre précise que plus de 20 000 volontaires encadrent actuellement quelques 30 000 enfants. Il remercie l’engagement des inspecteurs du 1er degré qui ont largement contribué à la mise en place de ce dispositif de solidarité sans lequel la crise sanitaire serait beaucoup plus difficile à gérer. Il nous assure de son souci permanent de veiller à la santé des personnels impliqués dans le cadre de cette opération. C’est ce qui explique la taille réduite des groupes d’enfants pris en charge ; si celle-ci est théoriquement limitée à 10, ce ne sont souvent pas plus de 4 à 5 élèves qui sont accueillis. Il insiste sur la nécessaire disponibilité de savon ou de gel hydro-alcoolique, ainsi que de gants, dans les lieux d’accueil. Pour ce qui est des masques, il rappelle qu’à ce jour cette solution n’est pas conseillée par la direction générale de la santé, mais que si cette position évolue au fil de l’épidémie, il fera le nécessaire pour que les personnels en soient dotés.

Pour les examens et concours, un cadre général va être publié. Le recrutement des enseignants (CRPE, CAPES, CAPLP, Agrégation) seront reportés sur juin et juillet. Les épreuves d’admission des concours de recrutement des IEN et IA-IPR seront reportées en juin.

Pour les élèves, la question des modalités de mise en œuvre du baccalauréat et du brevet seront fixées au plus tard en fin de semaine prochaine (3 avril). Elles incluront nécessairement une dose plus ou moins importante d’évaluation continue basée sur les deux premiers trimestres de l’année scolaire.

 L’ensemble des syndicats de l’UNSA Education vient de faire remonter une note commune au ministre pour lui faire des propositions et/ou des recommandations relatives à la mise en œuvre des examens dans le contexte très particulier de la crise sanitaire.

Bien évidemment, les échanges du jour n’ont de sens et de pertinence que dans l’hypothèse d’une fin de confinement qui se situerait vers la fin des dernières vacances de printemps. Si cette perspective ne se confirmait pas, une nouvelle rencontre avec le ministre s’imposerait pour déterminer les inflexions à apporter au dispositif actuel.

Après une heure d’échanges plutôt positifs, le ministre se retire. A la demande du SI.EN, nous retenons quelques instants le DGRH pour lui faire préciser quelques points essentiels pour les inspecteurs :
- le mouvement sera maintenu à peu de choses près dans le calendrier initialement prévu, avec peut-être quelques ajustements liés au caractère plus tardif des concours ;
- les réunions de l’agenda social relatives aux missions sont un peu différées ;
- les échéances prévues pour la mise en œuvre des évolutions statutaires actées dans le cadre de l’agenda social seront respectées.

Nous remercions le DGRH de ces précisions qui correspondant bien aux attentes de tous les inspecteurs.

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