Augmentation

Comme chaque année, nous entrons dans la période préparatoire aux promotions. De nombreux collègues s’interrogent et les réponses de la hiérarchie de proximité ne sont pas toujours rassurantes… Que faut-il en penser ?

 

Les promotions, mieux comprendre les règles pour ne pas se laisser abuser

Deux types de promotions sont étudiées à cette période de l’année : le passage à la hors classe et l’accès à l’échelon spécial de la hors classe. L’un et l’autre sont réalisés en application des lignes directrices de gestion qui font l’objet d’échanges réguliers avec l’administration centrale. S’il n’est plus de la compétence des CAPN de préparer ces promotions, le syndicat ne manque pas d’accompagner les collègues concernés et de s’assurer du respect du principe d’équité dans ces opérations. Il faut toutefois souligner que l’administration elle-même se montre très scrupuleuse, ce qui est plutôt rassurant.

Pour la hors classe comme pour l’échelon spécial, la première obligation est de déterminer le nombre de promouvables. C’est en effet sur cette base que sera déterminé le nombre de promotions possibles. C’est le ratio « pro/pro » qui correspond au nombre de promouvables divisé par le nombre de promotions.

 

Mieux comprendre le ratio « « pro/pro »

 

Quand on parle d’un ratio « pro/pro » de 20%, cela signifie que le nombre de promus divisé par le nombre de promouvables doit donner 0,2 comme résultat. C’est la simple application de ce calcul qui permet de déterminer le nombre de promotions à partir du nombre de promouvables et du ratio à respecter.

Par exemple, si le nombre de promouvables est de 250, le nombre de promus sera déterminé par la formule suivante :
nombre de promus / nombre de promouvables = 0,2
ou plus opérationnellement :
nombre de promus = nombre de promouvables x 0,2
et ici :
nombre de promus = 250 x 0,2 soit 50 promus
Si le résultat n’est pas un nombre entier, l’administration retient généralement l’entier supérieur.

 

 

Une fois le nombre de promotions fixé, reste à classer les candidats en prenant en compte les lignes directrices de gestion. Le premier critère mis en œuvre est le mérite. Vous me direz : « cela commence mal ! ». En effet, comment comparer les mérites respectifs d’un inspecteur travaillant en REP+ et d’un autre dans une circonscription très rurale ? Comment comparer un inspecteur intervenant sur une spécialité rare dans plusieurs académies et un autre qui gère de multiples examens ou concours ? C’est pourtant ainsi que fonctionnaient les promotions au début des années 2000. Le SI.EN UNSA s’est battu pendant des années pour imposer progressivement l’application de critères classants mis en œuvre au niveau national et pour éviter les effets de proximité qui s’avéraient souvent dévastateurs pour nos collègues. La seule manière de prendre en compte le mérite aujourd’hui se limite à une simple appréciation binaire de la rectrice ou du recteur : « proposé(e) » vs « non proposé(e) ». Bien évidemment, les non-propositions doivent être justifiées et sont des plus rares (quelques unités chaque année, parfois même aucune !).

Une fois cette étape passée, reste à classer les très nombreux proposés. Le premier « critère » (sachez-le, l’administration n’apprécie guère ce mot, mais reconnaît quelques vertus au concept !) est l’ancienneté dans le corps des IEN. Cette ancienneté est appréciée à partir de l’année du concours, ou de l’entrée dans le corps par liste d’aptitude, ou du début du détachement pour les collègues concernés. Il arrive inévitablement un moment où il n'y a plus assez de promotions disponibles pour satisfaire tous les collègues recrutés l’année N. Il faut dès lors appliquer un second critère et les collègues de l’année N+1 sont classés en fonction de l’échelon et de l’ancienneté dans cet échelon.

 

Quand accéderai-je à la hors classe ?

 

Ont été promus au titre de 2022 les collègues recrutés en 2013 qui étaient encore à la classe normale et une partie des collègues recrutés en 2014.
Seront promus au titre de 2023 les collègues recrutés en 2014 qui sont encore à la classe normale et une partie des collègues recrutés en 2015.
Seront promus au titre de 2024 les collègues recrutés en 2015 qui seront encore à la classe normale au 01/01/2024 et une partie des collègues recrutés en 2016.
… et ainsi de suite…

 

 

Une ultime contrainte doit être prise en compte : la répartition par genre des promus doit respecter celle des promouvables. Cette norme qui s’impose au sein de la fonction publique n’influe généralement que sur les toutes dernières promotions.

 

 

Je suis passé à la hors-classe, combien vais-je gagner ?

 

C’est variable. Il arrive que l’impact financier soit nul. C’est même la règle générale, puisque le reclassement se fait à l’échelon ayant l’indice égal à celui qu’avait l’agent à la classe normale. Cependant, ce reclassement s’opère avec conservation d’ancienneté limitée à 2 ans et 3 mois. Cette durée est en effet celle qui est nécessaire pour une promotion, plus rapide à la hors classe qu’à la classe normale.

 

 

Pour l’accès à l’échelon spécial ouvrant sur la HE Bbis, les modalités sont identiques à une exception près : il y a deux viviers possibles. Le vivier 1 (inspectrices et inspecteurs ayant atteint la HE B depuis au moins 4 ans à la fin de l’année de promotion, 31/12/2023 cette année) fonctionne selon les mêmes règles que pour la hors classe. Le vivier 2 correspond aux IEN ayant occupé un ou plusieurs emplois fonctionnels dotés d'un indice terminal au moins égal à la hors-échelle B bis au cours des quatre années précédant la date d'établissement du tableau d'avancement (condition appréciée au 31/12/2022 cette année).

 

 

J’étais précédemment à l’échelon spécial et on m’oblige à recommencer les épreuves de sélection pour accéder au nouvel échelon spécial, ai-je été déclassé(e) ?

 

Il faut d’abord rappeler que l’échelon spécial n’est pas un grade, mais un échelon de la hors classe. Lors de la modification des grilles indiciaires des carrières des IEN au 01/01/2022, l’ancien échelon spécial affecté de la HE B a été réintégré dans les échelons « ordinaires » de la hors classe. Rappelons que c’est cette mesure qui a permis à tous les collègues promouvables d’être promus et d’accéder à la HE B au 01/01/2022. Cette promotion a donc concerné près de 200 collègues au lieu des 40 qui auraient accédé à la HE B si nous n’avions pas obtenu ces avancées dans nos carrières.
Le nouvel échelon spécial qui sera accessible à partir de janvier 2023 est donc une nouvelle création ; il est totalement détaché du précédent échelon spécial et fait simplement partie de la hors classe. Évidemment, nous n’aurons de cesse d’obtenir la linéarisation de cet échelon, à l’instar de ce qui est la règle pour les IA-IPR. Cela fera partie de l’action syndicale des années à venir.

 

 

Pour finir, n’oubliez pas que le SI.EN UNSA se tient en permanence à votre disposition pour défendre vos intérêts et/ou pour vous accompagner dans vos démarches auprès de l’administration centrale. N’oubliez pas non plus que c’est ensemble, grâce à la représentativité que les inspectrices et les inspecteurs ont accordée au SI.EN UNSA que nous avons pu peser pour obtenir des avancées dont les plus anciens d’entre nous savent bien comme elles semblaient hors de portée. Pour défendre les précieux acquis des années passées et pour obtenir de nouvelles valorisations de nos carrières, votez et faites voter pour les listes de l’UNSA Éducation !