« Primum non nocere »… D’abord ne pas nuire, ce sage principe attribué, peut-être abusivement, à Hippocrate mériterait sans doute d’être médité au sein du ministère et de son administration centrale, mais aussi d’être pris en compte dans les divers services déconcentrés.
Certes, rester inactif face à la redoutable maladie de l’échec scolaire serait aussi stupide que criminel, mais faut-il, dans une tentative aussi brouillonne qu’inefficace, se tourner vers les Diafoirus de la pédagogie qui suggèrent des médecines parallèles confinant au charlatanisme le plus échevelé ?
Des « expérimentations » qui se fondent davantage sur des dogmes que sur de véritables appuis scientifiques émergent ici ou là et sont parfois imposées aux équipes pédagogiques au nom de leur « évidente » efficacité. Ce n’est plus du pragmatisme et de l’imagination qui sont demandés aux enseignants, mais un véritable acte de foi, fort déplacé au sein du service public d’éducation.
Ne rêvons pas : le miracle n’a pas cours dans la sphère laïque ! Rien de plus ou de moins que le travail au quotidien, celui des équipes pédagogiques, des personnels d’encadrement et, plus globalement, de l’ensemble des acteurs impliqués dans l’éducation et l’enseignement.
De quoi avons-nous besoin aujourd’hui ? D’un peu de temps, d’un peu de calme, d’un peu de confiance, d’une dose raisonnable d’autonomie et de capacité d’initiative ou d’innovation réelle, celle qui émane des acteurs et non celle qu’on leur impose.
Il est urgent d’agir aujourd’hui si nous ne voulons pas, demain, nous associer à la préoccupation de Toinette dans le Malade imaginaire :
« Adieu. Je suis fâchée de vous quitter si tôt, mais il faut que je me trouve à une grande consultation qui doit se faire pour un homme qui mourut hier… pour aviser et voir ce qu’il aurait fallu lui faire pour le guérir »…