Le ministère vient de nous transmettre trois textes qui feront l'objet des débats du prochain GT 10, le 6 novembre.
Plusieurs départements et/ou académies nous signalent des pressions émanant de nos hiérarchies locales et relayant des enquêtes de la DGESCO. Par le passé, nous avons déjà exprimé nos doutes sur certaines d'entre elles comme celle qui porte sur l'impact de l'aide personnalisée ou celle relative au développement des PPRE. Ces doutes portent aussi bien sur le contenu que sur la méthode ; ils ne peuvent qu'être amplifiés aujourd'hui !
S'il semble que ces enquêtes portent prioritairement sur le premier degré, il n'est pas exclu qu'elles apparaissent prochainement dans le second.
Les inspecteurs sont harassés de travail et refusent légitimement d'alimenter une "machine à faire du papier" qui semble plus préoccupée de justifier sa propre existence que de l'intérêt de ce qu'elle produit. Ils refusent par ailleurs de mettre en tension le système éducatif en surchargeant de travail directeurs et enseignants.
Le SI.EN appelle tous les inspecteurs syndiqués ou se reconnaissant dans cette démarche à refuser de remplir ces enquêtes et à alerter immédiatement le national s'ils font l'objet de pression.
Affichant une posture qui illustre bien le mépris qu'il a toujours affiché à l'égard des représentants du personnel, le ministère de l'Education nationale a finalement publié le décret relatif à l'évaluation des enseignants.
Dès que notre organisation a pris connaissance de cette nouvelle manifestation d'autoritarisme obtus, nous avons largement communiqué sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce mauvais coup porté par un ministère fort heureusement moribond.
Nous avons joyeusement rejoint la cohorte des protestaires de tout poil et sommes heureux aujourd'hui d'être au rang de ceux qui ont été entendus : Vincent Peillon a annoncé ce matin sans la moindre ambiguïté que ce décret serait abrogé au plus vite. Nous nous félicitons de cette déclaration ferme et rapide qui nous change des attermoiements hypocrites que nous avons trop souvent subis.
Nous nous associons bien sûr sans réserve au communiqué de presse de notre fédération qui fixe l'exigence légitime d'une suspension immédiate de ce décret, avant son abrogation définitive.
Pour autant, nous soutenons qu'il est indispensable de retravailler la question de l'évaluation des enseignants en insistant sur la nécessité d'un regard croisé dans le second degré et en affirmant la dimension professionnelle de cette évaluation, ce qui impose d'associer étroitement les enseignants eux-mêmes. Evaluer n'est ni sanctionner, ni récompenser, c'est rechercher ensemble des solutions pour aider les enseignants à mieux aider tous leurs élèves à progresser. Loin des logiques individualisantes dont nous connaissons trop bien les conséquences dévastatrices, il faut aujourd'hui reconstruire un climat de confiance et d'apaisement dans le système éducatif. Ceci passe iméprativement par des stratégies collectives et solidaires, tournant résolument le dos aux approches dont nos hierarques prétendaient nous faire croire qu'elles étaient largement partagées dans la population.
Pour une école plus juste et plus efficace, pour un système éducatif privilégiant l'humain et refusant de sacrifier les plus fragiles, pour une société plus libre et plus solidaire, notre syndicat se mobilisera pour soutenir ceux qui ont su faire naître l'espoir, avec toute l'exigence qu'on doit à qui l'on accorde sa confiance...
Évaluation des enseignants : inacceptable décret du 8 mai 2012 Le décret sur l’évaluation des personnels enseignants et d’éducation a été publié au Journal officiel du 8 mai. Cette publication postérieure au deuxième tour de l’élection présidentielle est d’autant plus inacceptable que ce décret altère gravement le déroulement de carrière des personnels concernés. La fédération UNSA Éducation demande au nouveau gouvernement qui se mettra en place la semaine prochaine de suspendre immédiatement l’application de ce décret et d’ouvrir une négociation reprenant le dossier au fond. L’UNSA Éducation — qui compte en son sein les syndicats représentatifs des personnels concernés par le dossier, enseignants compris — rappelle qu’elle ne saurait se satisfaire du maintien du statu quo. Dans le cadre de la refondation de l’École, il est nécessaire que l’évaluation, dont le caractère formatif doit être affirmé, permette de prendre en compte toutes les dimensions du métier d’enseignant. Dans les collèges et les lycées, cela passe par l’organisation d’un véritable regard croisé entre les personnels d’inspection et de direction. Loin de l’idéologie managériale, l’évaluation des personnels doit être un outil permettant de rendre le système éducatif plus juste et plus efficace. La manière dont l’abordera le futur gouvernement sera considérée comme emblématique par les personnels enseignants, d’éducation, d’orientation, d’inspection et de direction. Laurent ESCURE, Secrétaire général * Décret n° 2012-702 du 7 mai 2012 portant dispositions statutaires relatives à l'appréciation et à la reconnaissance de la valeur professionnelle de certains personnels enseignants, d'éducation et d'orientation relevant du ministre chargé de l'éducation nationale : http://goo.gl/LrwVS |
Nous venons d'apprendre qu'un séminaire interacadémique intitulé "Savoirs, ambition et performance en ECLAIR" était programmé du 2 au 4 mai à l'ESEN de Poitiers.
Nous rappelons le mot d'ordre intersyndical que nous avons mis en place : le travail des inspecteurs n'étant nullement reconnu au sein des dispositifs ECLAIR puisqu'ils sont les seuls à ne bénéficier d'aucune prime, il n'est pas question pour eux de servir de faire-valoir à une administration plus facilement encline à l'autosatisfaction qu'à la valorisation du travail accompli par les acteurs de terrain. Nous appelons donc tous les inspecteurs à refuser de participer à ce rassemblement !
Au cours d'un CSE particulièrement tendu, les organisations syndicales ont tiré un bilan critique de l'action du ministère.
Cette séance a été ouverte par une longue série de déclarations préalables dont celle du SI.EN-UNSA ; dans la logique de ces déclarations et des positions prises par les uns et les autres contre le nouveau dispositif de formation des enseignants, les membres du CSE se sont prononcés unanimement contre les propositions du projet d'arrêté relatif à la formation des maîtres.
Déclaration du SI.EN :
Je suis pris d'un doute : parlons-nous de la même école, des mêmes élèves et des mêmes enseignants ?
Je vous assure que, comme tout inspecteur, j'aimerais visiter la vôtre, celle où tout va bien, celles où des stagiaires heureux et auto-compétents font réussir de manière toujours plus satisfaisante des élèves épanouis, de la maternelle à l'Université... C'est évidemment bien mieux que le socle commun, ce qui explique sans doute que vous en parliez si peu dans votre projet d'arrêté relatif à la formation des enseignants, mise à part l'incantation initiale.
C'est sans doute la vision de l'Ecole second life. Hélas, dans le réel les choses sont bien différentes... Les stagiaires épuisés qui ne parviennent pas à donner du sens à leur métier sont monnaie courante, les équipes pédagogiques découragées par les retraits massifs des moyens se rencontrent un peu partout, les formateurs démobilisés par l'évident mépris à l'égard de compétences reconnues et patiemment construites sont la réalité quotidienne, les élèves en difficulté qui restent sur le bord du chemin faute de personnels en capacité de les aider réellement sont beaucoup trop nombreux. Rien de ce triste tableau ne transparaît dans vos propos lénifiants. Votre projet de circulaire fait irrésistiblement penser aux propos du capitaine du Titanic alors qu'il sombrait. Rien de bien grave en somme...
Je reconnais volontiers que ces propos puissent paraître désagréables à des oreilles persuadées que le rôle des personnels d'encadrement se borne à chanter les louanges du ministre et de ses épigones académiques. Pourquoi vous reprocher cette passion pour les jeux virtuels ? Après tout, vous avez réussi à construire un modèle qui vous fait rêver. Y'a pas d'mal à s'affaire du bien !
Pourtant si, un reproche de taille peut vous être fait : en quelques années d'une politique d'austérité financière et pédagogique, vous avez réussi à faire détester et craindre deux mots qui sont pourtant indissociables de l'Ecole que nous défendons, le premier renvoyant aux nécessaires évolutions des structures et des modalités d'enseignement pour s'adapter aux mutations sociales, le second marquant le rôle de l'élève dans la construction de ses savoirs. J'ai cité : réforme et évaluation.