Le territoire de Mayotte peine à panser ses plaies suite aux dégâts humains et matériels considérables provoqués par le Cyclone Chido le 14 décembre dernier. Dans un contexte très dégradé, notamment sur le plan sanitaire, le redémarrage de l’École est jugé prioritaire, ce qui est une intention parfaitement légitime. Il convient toutefois de rappeler quelques éléments saillants de la situation actuelle :
- Des bâtiments scolaires et administratifs dégradés, voire anéantis,
- Des conditions d’hygiène et de sécurité incertaines dans les écoles les moins endommagées,
- Un moral des troupes au plus bas, tous personnels confondus,
- Des personnels actuellement hors territoire dans l’incapacité de revenir rapidement au vu du contexte climatique,
- Des personnels sinistrés sans proposition et/ou possibilités de relogement,
La liste est bien évidemment non exhaustive.
Ces difficultés, souvent cumulées, ont pour conséquence un exercice du métier difficile, voire impossible, en l’état pour certaines équipes d’écoles, et d’inspections.
Pour les inspecteurs notamment, comment appréhender une reprise administrative rapide avec des conditions d’exercice aussi dégradées ? Face à une situation de crise particulièrement aigüe, les IEN doivent gérer à la fois leurs difficultés personnelles, celles de leur équipe de ci et des personnels des écoles et des établissements de leur territoire respectif. L’épuisement est perceptible pour tout le monde et seule une gestion humaine des situations permettra à chacun de dépasser ses difficultés pour s’engager dans les tâches ardues qui s’annoncent pour les semaines à venir.
Afin de laisser le temps de la récupération, de la ressource minimale, le SIEN demande que soit accordée la souplesse nécessaire pour un retour sur le territoire des personnels empêchés, ainsi que le temps indispensable pour permettre une remise en état préalable des locaux scolaires.
En prenant réellement compte de ces éléments de contexte, auxquels vient s’ajouter ces dernières heures le passage de la tempête Dikeledi, une reprise administrative pourrait avoir lieu au mieux le 20 janvier. La semaine du 27 janvier pourrait alors permettre le retour pour les élèves.
En vue d’attirer l’attention de Madame la ministre de l’Education nationale sur l’impérieuse nécessité d’associer pleinement les inspecteurs à la définition des échéances et des modalités de rétablissement des conditions nécessaires au retour des élèves dans les établissements scolaires, sans injonction, un courrier rédigé en intersyndicale par le SI.EN-UNSA et le SUI-FSU lui a été adressé ce 14 janvier. |