Le SI.EN, en compagnie de plusieurs autres syndicats de la fédération et d’autres organisations, a participé à une visioconférence, animée par la DGRH, sur les lignes directrices de gestion stratégiques.
Après une introduction au cours de laquelle l’animateur a présenté la démarche de réflexion partagée sur la gestion des ressources humaines comme un objet assez nouveau dans le paysage ministériel, même si la loi l’impose, le débat s’est vite enlisé dans une incompréhension qui était à peu près la seule chose partagée entre les représentants des personnels et les membres de l’administration centrale.
Certes, il n’y a aucune raison de faire un procès d’intention à nos interlocuteurs, mais force est de reconnaître que leur bel enthousiasme était en total décalage avec ce que nous vivons en tant que représentants des différents personnels.
Les problématiques RH ne peuvent être désincarnées et éloignées des préoccupations réelles des agents. L’École est sous tension, les personnels sont trop souvent en souffrance et exaspérés du manque d’écoute de l’institution. Loin de la confiance béate qui semblait attendue, tous les syndicats, des plus modérés aux plus radicaux, ont fait entendre l’exaspération qui prévaut aujourd’hui. Tous les personnels sont en attente de réponses pragmatiques à même de rétablir la confiance qui est le préalable incontournable à l’engagement. Les inspecteurs ne dérogent pas à cette préoccupation partagée.
La porte n’est pas fermée et le SI.EN UNSA ne manquera pas de poursuivre la réflexion collective, mais il faudra que nos interlocuteurs quittent leur posture de « sachants » pour entendre enfin ce que leur disent les personnels par la voix de leurs représentants.
En introduction, la DGRH rappelle que le texte proposé s’inscrit dans le double périmètre de l’Éducation nationale et de jeunesse et sports. Elle évoque la mise en place de groupes de travail avec comme perspective (a priori intenable !...) de soumettre un texte au CSAMEN du 19/11 et au CSAJS du 25/11… L’économie générale de ce document renvoie à son caractère pluriannuel (2024-2028). À partir d’un état des lieux réaliste, l’objectif est de tracer des voies de progrès pour la RH de notre ministère, mais s’inscrit surtout dans une démarche concertée et convergente au sein de la Fonction publique. En fait de réalisme, le présentateur insiste surtout sur le fait que la question des moyens ne relève pas du cadre de ce groupe !... Le réalisme évanescent, en quelque sorte.
Le document remis aux organisations syndicales est présenté comme le fruit du travail de réflexion de l’administration et il a d’ores et déjà été soumis à l’avis de divers services déconcentrés. Il doit devenir un cadre qui sera décliné dans une seconde génération de feuilles de route RH dans les académies… En bref, il servira à décorer les bureaux ou à caler les chaises bancales, mais n’apportera aucune réponse au malaise des personnels !
Le discours unanime et percutant des syndicats présents semble avoir été entendu de l’animateur ; saura-t-il sensibiliser ses supérieurs aux urgences réelles et au pragmatisme des démarches RH ? Nous le saurons bientôt !