Un congrès est toujours un moment fondateur dans la vie et l’histoire d’un syndicat ; c’est donc un honneur, mais surtout un plaisir, de vous adresser quelques mots dans un tel contexte.

Des mots d’amitié, tout d’abord. Je tiens donc à saluer le travail et l’engagement d’Alain Marie. Il a été votre camarade et votre représentant pendant des années, défendant toujours avec cœur l’intérêt de ses adhérents, mais aussi, plus globalement, les valeurs que nous partageons au sein de notre maison commune, l’UNSA Éducation. Je n’oublie pas non plus tout ce qu’il avait apporté, quelques années plus tôt, au SI.EN, quand il était membre de son bureau national. Connaissant l’attachement d’Alain au SNIA-IPR, je suis sûr qu’il est aujourd’hui rassuré en passant la main à une équipe et à un secrétaire général avec lequel nous avons d’ores et déjà beaucoup de plaisir à échanger.

Des mots d’apaisement, ensuite. Si nous savons bien que d’aucuns se plaisent à rendre saillant ce qui nous différencie parfois, nous savons surtout mettre en avant ce qui nous rassemble et nous fédère : la certitude de la capacité des inspectrices et des inspecteurs pour contribuer à la construction d’un système éducatif plus juste et plus efficace.

Des mots d’espoir, enfin. Je suis persuadé que nous saurons travailler côte à côte pour construire des perspectives de valorisation de nos carrières, afin que chacun puisse obtenir la légitime reconnaissance de ses compétences et de son engagement. Un nouveau chantier s’ouvre devant nous dans le cadre de l’agenda social. Le directeur de l’encadrement a fixé quatre thématiques prioritaires afin de mieux définir notre positionnement et notre rôle au sein du système éducatif. Au cours des mois qui viennent, nous aurons à débattre des missions, du recrutement, de la formation et de l’évaluation des inspecteurs de toutes spécialités. L’enjeu est capital et je sais que nous partageons très largement les mêmes analyses sur ces questions, ce qui n’exclut pas des différences dans le respect des spécificités des uns et des autres. Il est donc essentiel que nous abordions cette nouvelle étape dans une réelle harmonie, en nous appuyant sur ce qui fonde notre adhésion mutuelle à l’UNSA Éducation.

De nombreux sujets concernent aussi nos deux organisations et nous parlons toujours d’une même voix, même si certaines analyses sont complémentaires, ce qui ne fait qu’enrichir notre représentativité et notre impact potentiel sur les décisions à prendre. L’évaluation des établissements, dossier majeur porté par le Conseil d’évaluation de l’École, constitue un bon exemple de sujet qui implique conjointement tous les inspecteurs et les amène à travailler ensemble. Il serait aussi possible d’évoquer la mise en place des écoles académiques pour la formation continue, ou encore la continuité pédagogique qui nous préoccupe tous. Que dire de la continuité école/collège ou enseignement général/enseignement professionnel ? Le travail partagé entre tous les inspecteurs devient une réalité quotidienne. Comment les organisations massivement représentatives que nous sommes pourraient-elles rester en marge de cette dynamique ?

Trop souvent, certains croient nous affaiblir en caricaturant nos positions respectives et en les ramenant à un point de divergence historique que nous ne dépasserons que dans l’intelligence partagée. Ce n’est qu’un point de vue ridiculement réducteur de ce que nous portons réellement : l’ambition légitime de défendre au mieux les intérêts de toutes les inspectrices et de tous les inspecteurs, en articulant les concepts de discipline et de territoire au service des objectifs de projets académiques à la construction desquels nous entendons tous participer activement.

Je vous transmets l’amical salut des adhérents du SI.EN UNSA et vous souhaite de fructueux travaux dans le cadre de ce beau congrès, ne doutant pas qu’ils éclaireront utilement les échanges que nous entretenons d’ores et déjà entre nous et que nous serons amenés à intensifier dans la période à venir.