Salaires

Les témoignages deviennent de plus en plus nombreux et fréquents qui montrent à quel point l’accès au corps des IEN n’est plus une promotion pour de très nombreux enseignants.

Mise à jour le 25/11/2018

 Devenir inspecteur n'apparaît plus comme une promotion

Dernier exemple de ce jour, la triste réponse que nous avons dû faire au courrier d’un stagiaire qui s’inquiétait de ses perspectives d’évolution de carrière…

La question de ce collègue :

Bonsoir,
Je souhaiterais vous soumettre une question.
je suis stagiaire depuis septembre. J'étais auparavant au 7ème échelon de la hors classe des psy en et mon indice était 793 (Salaire brut : 3 716,00 €). Depuis septembre, je suis reclassé à l'indice 787, échelon 10 de la classe normale des IEN (Salaire maintenu).
Je découvre en outre dans un document livré par la DPE que je dois rester 6 ans dans la classe normale avant d'accéder à la hors classe.
Pouvez-vous me le confirmer ?
Sachant par ailleurs que je suis dans le vivier me permettant d'accéder à la classe exceptionnelle (indice 826, salaire brut 3 870,64 €), je commence à douter de mon engagement dans ce corps. Comment devrais-je procéder si je renonçais au bénéfice du concours ?
Je vous remercie par avance.
Cordialement

La réponse que nous avons envoyée :

Mon cher collègue,

Je ne peux que confirmer la pertinence de ton analyse. Je vais même aller au-delà : les 6 ans nécessaires pour que tu accèdes à la hors classe des IEN sont statutaires (article 17 du décret 90-675 du 18 juillet 1990), dans la pratique l’accès ce grade de promotion intervient en moyenne 8 ans après l’entrée dans le corps…

C’est pour cette raison que nous avons engagé une action forte visant à faire entendre le caractère absurde et inacceptable de la situation des IEN au sein du système éducatif. Ainsi que nous avons pu le dire lors de nos rencontres avec les futurs inspecteurs, il est clair qu’un accès au corps des IEN au-delà de 50 ans entraîne quasi inévitablement une pénalité financière par rapport au corps d’origine. Cette pénalité peut, certes, être atténuée (au moins partiellement, selon les cas) par les indemnités que nous percevons, mais elle se retrouve inévitablement pour le calcul des pensions de retraite.

Dans ta situation, la question de la renonciation au bénéfice du concours n’est malheureusement pas illégitime. Si tu souhaites t’orienter vers cette solution, il te suffit d’adresser un courrier informant la DGRH de tes intentions. J’attire toutefois ton attention sur le fait que la procédure de démission engagée ne peut plus être remise en cause après que la démission ait été enregistrée.

Amitiés syndicales,

D'autres témoignages ?

Si vous connaissez d'autres situations du même ordre, n'hésitez pas à nous les transmettre : plus nous disposerons d'exemple qui montrent la dévalorisation progressive de notre métier, plus nous serons en mesure de montrer à nos interlocuteurs à quel point le malaise et la colère des inspecteurs sont légitimes.

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D'autres témoignages

 

Je viens de passer IEN par la liste d'aptitude.
J'étais depuis septembre 2017 à l'échelon 3 de la classe exceptionnelle des professeurs d'école, soit l'INM 770.

Je viens de voir sur "Mon portail agent" que je suis reclassée dans la classe normale des IEN, à l'indice 787, correspondant au 10ème et dernier échelon de la classe normale, avec un reliquat d'ancienneté de 11 mois et 9 jours.Jusque là c'est normal, mais j'ai lu sur http://www.education.gouv.fr/cid1138/inspecteur-de-l-education-nationale.html dans le paragraphe "promotion dans le corps", "tableau d'avancement à la hors classe", que pour être inscrit au tableau d'avancement pour l'accès au grade de hors classe, il faut avoir atteint le 7e échelon de la classe normale _et justifier de 6 ans de services dans le corps en position d'activité ou de détachement.
Pour moi, cela signifie donc que je ne pourrai avoir aucun avancement avant 6 ans (peut-être 5 avec mon reliquat d'ancienneté), puisque je serai au maximum de la classe normale des IEN. Il est certain que je prendrai ma retraite avant dans ce cas.

Je trouve cette situation injuste car :
- d'une part, il me semble que même un professeur d'école débutant est promu à un avancement d'échelon bien plus rapide,
- d'autre part et surtout, j'aurais dû être promue à l'échelon 4 INM 826 des professeurs d'école de la classe exceptionnelle au 22 mars 2019, donc finalement je suis perdante.

Enfin, qu'en aurait-il donc été si j'avais été intégrée en septembre 2019, donc déjà à l'INM 826, qui n'a pas d'équivalent dans la classe normale des IEN ?

Bref, c'est décourageant...

Quoi de plus triste que de voir une collègue qui a choisi le métier d'inspecteur et l'a rejoint il n'y a que quelques mois déclarer aujourd'hui qu'elle est découragée ? Elle le sera encore davantage quand elle se rendra compte que cette échéance de 6 ans sera en fait prolongée de deux années dans les conditions actuelles d'application des critères classants...

 « En conjuguant l’excellence du savoir-faire empirique des professeurs et le meilleur du savoir théorique établi par la communauté scientifique nous offrirons à la communauté éducative les outils pédagogiques plus adaptés à notre temps. »

Cette phrase, qui est affichée sur le site du Ministère, a été prononcée par le Ministre de l’Éducation nationale le 10 janvier 2018 lors de la mise en place du Conseil scientifique de l’Éducation nationale. Elle traduit parfaitement la philosophie du Ministre. Pour lui, il y a d’un côté les professeurs, ces tâcherons pédagogistes, qui ont une démarche exclusivement empirique basée sur une pratique totalement déconnectée de toute considération scientifique, et de l’autre il y a les chercheurs universitaires dont la Science peut seule résoudre les problèmes de l’École.

Entre les deux, il n’y a rien… car dans le monde binaire de Monsieur Blanquer il n’y a aucune place pour ces corps intermédiaires que sont les corps d’encadrement. Même l’Inspection générale est à peine évoquée… et encore pour dire qu’il faut la réformer ! Quant aux autres inspecteurs, ils sont absents ce qui est logique dans la pensée du Ministre car ils ne sont évidemment ni dans la pratique, ni dans la réflexion pédagogique.

Lorsque le Conseil scientifique aura trouvé des justifications suffisantes aux choix dictés par le Prince, il suffira d’en informer les professeurs : de leur cerveau enfin irrigué par la pensée scientifique jaillira alors cette excellence qui fera de l’Éducation nationale une référence en matière de pédagogie comme le dit en toute modestie le Ministre !

D’ici là les inspecteurs les plus lucides auront compris le caractère ubuesque de leur situation en rejoignant ce métier de professeur qu’ils n’auraient jamais dû quitter et les autres auront suivi le conseil de traverser la route pour trouver un job dans l'hôtellerie, la restauration ou le bâtiment.

Andromède ne pouvait rester sans réaction face à cette situation ! 

 

Bonjour Monsieur XXX,

J'espère que vous allez bien.

Ce mail pour vous dire que je n'ai pas donné suite au concours. Je n'ai pas envoyé le RAEP comprenant le beau projet XXX que j'avais évoqué lors de notre dernier échange.

En effet, les conditions proposées par une évolution de carrière en tant qu'inspecteur, ne sont pas satisfaisantes dans mon cas, ni dans la grille d'évolution des salaires, ni du point de vue de la mobilité.

Bien cordialement et encore merci pour votre écoute et attention vis à vis de ma situation professionnelle et personnelle.

Bien cordialement,

 Encore un courrier qui montre bien les multiples contraintes qui pèsent sur les candidats et les découragent de devenir inspecteurs...

 

 

Cher collègue,

actuellement stagiaire, ma situation illustre parfaitement cette aberration de rémunération qui est évoquée dans la déclaration du SI.EN UNSA.

J'ai en effet été promu à la classe exceptionnelle des professeurs des écoles au 1er septembre - j'en ai même le bulletin de paye pour septembre 2018 - et au jour du reclassement au 8e échelon de la classe normale des IEN, c'est 42 points d'indice (dont 27 de NBI) que je perds.

Je connaissais les règles de reclassement, la probabilité que j'accède à cette classe exceptionnelle dès septembre était forte, bref je m'attendais à cette baisse de traitement que les primes compensent.

J'ajoute que j'aime beaucoup ce que je fais, et que si j'ai largement perdu en qualité de vie par rapport au poste occupé précédemment, ma compagne me trouve épanoui (pas "plus épanoui", carrément "épanoui").
Compagne qui soit dit en passant est principale de collège et avec laquelle j'ai tout loisir de comparer nos bulletins de paye.

Alors certes j'aimerais bien ne pas renoncer au terme de l'année scolaire au bénéfice du concours, pour la seule raison que j'aime ce que je fais.
Certes je me dis que l'action syndicale aboutira bien à une évolution de notre grille de rémunération.
Certes les primes sont là, même si la prime REP versée aux IEN n'a pas été revalorisée.

Mais le découragement guette, des aspects de l'exercice du métier me déçoivent, en contradiction avec ce qu'il doit être.
J'ai évoqué plus haut une qualité de vie dégradée, mais les conditions de travail sont également difficiles et les solutions pour les améliorer sont ignorées.

Tu trouveras en pièce jointe copie de mes bulletins de paye d'août, septembre et octobre. Oui, ce sont bien les miens.
Je ne conclus pas ce message par une autre revendication que celles qui sont déjà portées par le SIEN-Unsa, il n'a d'autre prétention que d'en illustrer les motivations.
Je te remercie pour ton engament dans la défense des intérêts de notre profession.

Bien cordialement

Ces témoignages qui se ressemblent montrent bien qu'un désarroi de plus en plus prononcé s'empare des collègues stagiaires qui s'investissent avec passion dans leur nouveau métier, mais qui ne peuvent ni comprendre ni accepter les perspectives professionnelles dégradées qui sont les leurs...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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