La DGESCO diligente une enquête sur la répartition du temps de travail des inspecteurs. Si nous comprenons la démarche (sous réserve qu'elle soit mieux explicitée), nous refusons les délais contraints qui nous sont imposés ! En cohérence avec son mot d'ordre permanent sur les délais nécessaires pour répondre aux demandes de notre hiérarchie, le SI.EN UNSA appelle les inspecteurs à refuser de répondre avant qu'un véritable travail de réflexion ait pu être mené.

Nous avons été alertés il y a quelques jours par deux académies dans lesquelles les inspecteurs avaient reçu un tableau Excel à compléter sans que leur soient donnés les motifs de cette enquête. Tout juste était évoqué un référé de la Cour des comptes reprochant au ministère de ne pas être en mesure d'évaluer avec précision le coût de la formation continue des enseignants. La problématique est certes d'importance, mais le référé en question date du 30 janvier et la ministre de l'Éducation y a répondu le 13 avril ! On peut donc se demander aujourd'hui quelle est l'urgence qui expliquerait qu'on demande aux inspecteurs de répondre pour le 8 septembre... Il faut aussi remarquer que la question de la gestion fine des dépenses de formation n'est évoquée dans le référé que comme un moyen permettant au recteur d'opérer des arbitrages avec une meilleure visibilité et ne figure même pas au rang des recommandations principales des conseillers.

En bref, le référé apparaît comme un motif curieux pour légitimer une vaste enquête sur la répartition des temps de travail des inspecteurs. Le courrier de la DGESCO a été envoyé le 24 juillet pour une réponse attendue le 8 septembre. C'est à proprement parler inacceptable ! Les responsables à l'origine de cette enquête croient-ils qu'en cette période de rentrée scolaire les inspecteurs ont du temps à consacrer à un tel travail ? Réaffirmons clairement où se situent nos priorités : auprès des équipes pédagogiques pour aider à la mise en oeuvre des évolutions dont le système éducatif a besoin et non dans nos bureaux pour compléter de manière nécessairement insatisfaisante une enquête aux contours mal définis.

Qui pourra nous expliquer en quoi une enquête explorant la répartition estimée des temps de travail des inspecteurs serait utile pour connaître le temps qu'ils consacrent à la formation continue des enseignants ? Qui pourrait nous faire croire qu'une question aussi complexe peut être traitée à la va-vite ? Comment dissocier une enquête de cette nature de la circulaire sur les missions qui est en cours de rédaction ?

Une seule réponse s'impose à nous : refuser de participer à ce qui ressemble à une mascarade et dénoncer une telle démarche. C'est ce que fait notre syndicat aujourd'hui et nous appelons tous les inspecteurs à refuser de répondre à cette enquête. Nous engageons tous les responsables académiques à envoyer un message au recteur de leur académie pour signifier ce refus et ses motifs en s'inspirant des arguments ici présentés.

Il est grand temps de faire comprendre à nos interlocuteurs qu'au-delà des mots de remerciements adressés aux inspecteurs, il faut leur donner de véritables signes d'une meilleure prise en compte de leurs conditions de travail et une injonction à répondre à une enquête en quelques jours n'est pas un bon signal en ce sens. C'est l'expression d'un mépris que nous ne pouvons accepter !